Financer un magasin d'or à l'aide d'un rachat de crédit


« Les bijoux, l’or, les pierres précieuses… ben oui, ça coûte cher. Si je voulais pousser le bouchon, je dirais même que c’est à ça que ça sert : à coûter cher.

Dans le passé, les bijoux n’avaient pas que des rôles d’apparat. C’étaient également un fond de secours que les familles aristocratiques et bourgeoises se transmettaient et dans lequel elles pouvaient taper en cas de coup dur. Une guerre ? Une épidémie ? Un krach financier ? Vous ne pouvez rien emporter, à part une petite boite contenant de l’or et du diamant qui, eux, ne se déprécieront jamais.

Ce n’est d’ailleurs pas une spécificité de la culture occidentale, hein… chez les nomades du Sahel, les femmes faisaient office de coffres forts ambulants avec leurs parures toutes ornées d’or et… mais je m’égare. Comme toujours quand je parle de ma passion, la joaillerie. Ma passion dont j’ai fait un métier.

Pendant quinze ans, j’ai enchaîné les ateliers. J’ai travaillé et appris auprès des plus grands. Je ne vous citerai pas leurs noms : vous n’ignorez pas que dans notre milieu, la jalousie est féroce et puis je ne veux pas dévoiler les sources de mon art… bref… je me suis échiné nuit et jour et cela sur tous les continents. A présent, j’ai trente cinq ans et je suis enfin prêt à monter mon atelier.

Je vous ai convaincu que je suis un homme sérieux ? Et bien c’est tant mieux car je ne suis pas parvenu au même résultat avec mon banquier. Quand j’ai pris rendez-vous pour lui demander un crédit, ça ne s’est pas très bien passé. Je lui parlais « investissement », il me répondait » crise économique ». Je répliquais « rentabilité à court terme », il rétorquait « incertitude dans la zone euro »… bref, un vrai dialogue de sourds.

Alors je suis allé voir une intermédiaire en opérations bancaires, une dame charmante et de bon goût. Quand je lui ai montré mes prototypes, elle a tout de suite été intéressée. Son fils venait de se fiancer et elle voulait offrir une bague à sa bru.

Elle m’a monté un dossier en rachat de crédits en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Grâce à elle j’ai pu faire un emprunt immobilier avec tout ce qu’il faut comme travaux d’isolation. C’est indispensable car quand je polis une pierre, mes machines font un bruit d’enfer et la dernière chose dont j’avais envie était de me retrouver avec un conflit de copropriété. Ensuite, j’ai pu contracter un crédit consommation qui me servira à couvrir mes premiers frais de marketing.

Mais je vous laisse, je dois m’atteler à ma première commande. Pour la bru de ma prestataire en regroupement de crédits, je vais m’inspirer d’un modèle persan du dix-neuvième siècle : une merveille en saphir et en perle. J’ai plus que hâte de m’y mettre. Pour tout dire, je n’y tiens plus ! »

Guide du rachat de crédit